samedi 26 janvier 2013

Quatre mots qui changent une vie


Tu es comme un aimant. Un aimant qui m'attire mais me repousse en même temps. Tu es la peur, la peur qui ronge par en dedans, qui détruit tout sur son passage. Mais tu es aussi l'amour. L'amour partout. Tu es tout à la fois. Tu es chaque feuille par terre sur le chemin, chaque porte, chaque nuage. Tu es dans chaque seconde d'une journée. 
Tu me parle d'animaux. Plein d'animaux dont tu as appris les noms par coeur. Des photos d'animaux tapissés sur les murs de ton ancienne chambre. Tu me regarde avec tes petits yeux bruns qui rient, tes cheveux frisés plein de rosettes qui disent "regarde, on est des cheveux coquins!" Tu bouge tes grandes mains dans tous les sens, tes grandes mains minces que j'aime tellement regarder parce qu'elles sont spéciales, elles sont à toi, bel amour. Elles sont jolies quand tu les appuie sur le mur en dormant. Je te trouve sexy quand une cigarette tient au bout de tes lèvres sans que tu doive la tenir entre tes doigts, puis que tu es penché pour regarder quelque chose, avec les yeux plissés d'un gars concentré sur sa chose. Ta cigarette est allumée, mais tu ne la fume pas. Elle fait juste accompagner tes lèvres parfaites qui "fittent" avec les miennes.  Tu ris avec ton rire profond, ton rire qui a l'air sorti d'un film. Ton rire avec ta belle voix qui m'a fait frissonner tout de suite la première fois que tu m'as parlé, la première fois que je l'ai entendue, la fois que tu as dit "Salut, moi c'est François." Quatre mots qui changent une vie. T'as changé ma vie. Avec tes animaux, ton chapeau de cowboy, ta barbe pas faite que j'aime toucher, ta chemise carreautée. T'as changé ma vie.


samedi 14 juillet 2012

La Facebookisation


J'ai reçu de la visite. Lorsqu'elle quitte, le premier réflexe que j'ai, c'est de me précipiter sur l'ordinateur pour faire une séance de paranoïa sur facebook. Je suis bien ancrée dans ma chaise avec mon cul d'après-temps-des-fêtes. Il est tard, j'ai les mains gelées mais c'est pas grave, tant que je sais ce qui se passe dans la vie de tout le monde. Connection. Visualisation. Enregistrement. Répétition auprès des autres pour tester la mémoire. Analyse de la réaction. Tri des informations.

Facebookisation de la société. On mesure nos relations au nombre de "notifications" reçues dans une journée. On pense comprendre des gens à travers des mots  tapés sur un clavier, apparaissant sur un écran... expliquez moi la logique là-dedans.
Est-ce que c'est moi qui suis pas? Je comprend pas.
Je suis trop vieille déjà? Quand on est ensemble, je peux pas concevoir que tu préfères peser sur des pitons sur un cellulaire plutôt que de me parler en me regardant bien en face. Étrange maladie que la textomanie. 
Cette obsessive compulsive idée là, elle nous ronge par en dedans.
Quand on est six autour d'une table, dans une salle d'employés, à une job, à la pause et que sur ces six personnes, cinq ont un cellulaire à la main et fixent l'écran comme des zombies, comme des papillons autour d'une lumière sur un balcon la nuit, sans arrêt jusqu'à la fin de la pause, moi je badtrippe. La technologie qu'on dit. Le progrès. Yeah right.
C'est pas la peur de regarder le monde en face, c'est la peur de ne pas pouvoir les regarder à travers un écran. C'est le manque de stimulation par des ondes, des lumières artificielles.
J'te parle pas à toi, je répond à ce que t'écris. Y'a une nuance à faire, faut croire que certains ont d'la misère.
C'est facile, les mots se forment sans que t'aille besoin de parler!
C'est plus facile dans ce temps là, de t'haïr pis te bullshitter, que de te le dire en face pis t'en aller sans t'retourner.
Réfléchis à ça, pis texte moi quand tu voudras en jaser.

lundi 9 juillet 2012

On a tous déjà sauté en bungee



Ça fout la chienne de s'intéresser à quelqu'un. C'est comme être en haut d'un pont avec une corde de bungee accrochée aux pieds pis se demander si on saute ou pas, si on va pas "choker" parce que le coeur nous remonte dans la gorge. Ça peut même donner envie de pleurer, parce que le dernier amour te rattrape, les souvenirs te reviennent et te disent «Ça va finir par finir, anyway…»
Ça fait peur quand l'autre est pas conscient de son pouvoir sur toi, de son irrésistible attraction, quand tes yeux savent plus quoi faire pour ne pas regarder vers l'autre. Merde. Même quand y'a pas de papillons, quand y'a pas d'envies démesurées. Justement, je pense que dans ce temps-là ça fait encore plus peur. Parce que ça a l'air plus vrai, ça ressemble moins à un rêve. Tsé quand tu pourrais tendre le bras à deux pieds devant toi mais que la personne a l'air d'être à 3 km. Tsé quand tu commence à trouver que la personne est pas là assez souvent, qu'elle te parle pas assez. Quand la moindre pensée qui se rapproche d'un éventuel plan d'un peut-être possible "move" sérieux te donne la même sensation que le Vampire à La Ronde. Dans ce temps-là, toutes les belles phrases et résolutions répétées à soi même genre «J'ai pas 16 ans, je suis une adulte, je suis capable de parler honnêtement, de dire les choses en face, sans trop de subtilité mais avec classe, y'a rien là faire un move… au pire, tu te fait revirer de bord pis tu ravale ton orgueil.»... dans ce temps là, elle prennent le bord assez vite.  Ça laisse place aux bégaiements, aux «Merde, j'aurais jamais du lui dire ça…CONNE!»
Pis là, plus ça va, plus tu te dis que tu dois vraiment te grouiller les fesses parce qu'il y a une autre fille qui va passer avant toi. Ce genre de gars, ça reste pas longtemps célibataire. D'ailleurs, comment ça se fait qu'il l'est…
Pis là, tout dun coup, tsé…Tu apprend que c'est pas réciproque. Pis là, ça fait plus peur que jamais. Pas mal, ni de la peine. La fucking peur. Parce que tu appréhendes, tu sais que les prochains jours seront difficiles et que tu pourras pas dormir sans arrêt jusqu'à temps que ça passe. Tu te dis : Plus jamais.
Pis là, tsé…Tu recommences à zéro, une autre fois, plus tard, comme si t'avais déjà tout oublié comme un foutu amnésique. 
J'y pense et j'en ris….presque.

mardi 14 février 2012

La fin de la guerre

Tu es venu, tu m'as habitée. Tu as allumé une fête, une symphonie.

Puis un jour tu es parti, la fête est finie. Je me suis éveillée un matin avec à mes côtés, une place laissée vide.

Tu as déserté comme un soldat à la guerre.

Nous avons perdu la bataille, je suis tombée au combat.

Tu m'as laissée derrière, blessée et brisée, parmi des lieux à refaire.


Aujourd'hui, je sais qui je suis, sans me voir à travers toi.

Je sais où je vais, sans dépendre de toi.

Je sais que je peux être heureuse sans le son de ta voix.


J'ai repris le chemin, j'ai mis mon fusil à l'épaule. Et je sais que demain, m'attend un autre monde où je te verrai de loin.

Je te laisse d'un côté du fleuve. Je traverse le pont et en brise la structure, afin que sur l'autre rive, le goût de te voir s'éteigne et que la vie sans toi soit moins dure.


Je salue la terre nouvelle un sourire aux lèvres, car je sais que maintenant, je suis forte et fière.

Tel un général guidant son armée, je prend d'assaut la vie sans plus jamais me retourner.

jeudi 15 décembre 2011

Le plafond

T'avais pleins de couleurs sur les bras. T'avais les cheveux noirs comme la nuit. On était étendus sur le dos dans une chambre un peu décrépie. Sur un matelas par terre, plein de couvertes, plein de coussins, plein de nous, étendus le plus qu'on pouvait. De la bonne musique jouait. L'éclairage était un peu orangé, diffus, heureux, calme et parfait. Pis t'étais beau. Pis je voulais te toucher mais j'aimais mieux rester sans bouger pis laisser la musique me rentrer dans les veines, dans le coeur, avec toi qui me frôlais la main. On dirait que te toucher ça aurait fait disparaître le moment en fumée, comme un trop beau rêve qui s'en va vite vite quand on se réveille. Je me sentais belle même si j'avais pas lavé mes cheveux, même si mon maquillage avait coulé, même si j'étais habillée en linge pas beau. Parce qu'être avec toi, ça voulait dire être belle. Si tu me regardais dans les yeux, ça voulait dire que mon dedans était beau. On parlait pas pis c'était correct, c'était bon de partager un morceau de silence ensemble. Les années remplies de ton absence étaient déja loin loin derrière. Y'a rien qui comptait plus que le moment présent, que la seconde de maintenant. Que ton corps si proche du mien. Parce que c'était fini le temps où je te voyais de loin, parler à d'autres, rêver de d'autres. C'était fini le temps où t'existais pas vraiment, où tu faisais juste apparaître, une fois par année, dans un lieu irréel, dans un moment spécial. Maintenant le spécial c'était là, c'était intemporel, incalculable. Le spécial, c'était ton parfum, tes dents blanches et droites sauf une, la canine de gauche. Le moment idéal, c'était passer ma main dans tes cheveux fous, toucher ta barbe de trois jours. T'étais devenu celui que je connais, pas celui que je pense connaître. On regardait en haut, pendant des heures. Avec Pink Floyd qui disait "Come on you stranger you legend, you martyr and shine!". On regardait le plafond avec Pink Floyd en background, le plafond écaillé, le plafond qui était tellement moins banal et ordinaire parce que t'étais en dessous de lui, en même temps que moi. On regardait le plafond pis on se disait que demain, on serait encore là, à ne pas parler. À juste être, juste exister, l'un avec l'autre.

lundi 11 juillet 2011

Vous savez qui

T'étais là, devant moi. Avec ton maudit sourire. Pis tes yeux trop bleus. Pis t'avais maigris. Je t'avais pas vu maigre comme ça depuis longtemps. T'as touché ma main. Pis j'ai voulu pleurer, mais juste un peu. Parce que j'aimais ça avant quand tu touchais mes mains pour vrai, toucher mes mains d'amour. Tes grosses mains rudes pis pleines de petites craques. Qui râpent ma peau. Tes mains qui flattent le chat pis ça a l'air plus doux que quand c'est moi. Tes mains qui ont l'air le fun à utiliser. Tes mains qui fabriquent, qui réparent, qui font tout ce que les miennes font pas. Pis après j'ai eu un flash. Ça s'est passé vite vite dans ma tête, devant mes yeux comme un rêve. Un flash que tu revenais ébourrifé pis que tu m'embrassais, avec de la pluie dans le visage. Comme dans les films. T'es beau comme un film.

dimanche 22 mai 2011

Hugo le fantôme

Chez moi, y'a un fantôme. J'en suis sure. Hier soir, mon chat m'a encore fait le coup du "je fixe quelque chose dans le vide vraiment intensément et sans bouger d'un poil même si y'a rien pentoute." Ok vous allez dire "Un chat ça fixe... un chien, un oiseau, ça fixe pour rien." Non non, j'vous jure. Je suis dans mon lit, je regarde un film, la porte est entrouverte et le chat fixe quelque chose dans le couloir complètement plongé dans la noirceur pendant un bon 10 minutes. Ok, j'ai un peu peur. Ça doit être le même fantôme qui était chez nous à Beloeil. La femme rousse que Seb voyait et qui me pognait les pieds. Ou alors c'est Hugo. Hugo qui habitait chez ma mère et qui m'a suivie à Sherbrooke où il résidait dans la chambre # 2 (alias le placard à balais). Ariane elle aime pas ça quand je dis qu'il y a un fantôme parce qu'elle a dormi chez nous souvent pis elle a peur d'avoir dormi avec le fantôme. En plus, je déménage avec elle dans une semaine. Elle va pas être contente si j'emmène le fantôme avec moi.


vendredi 20 mai 2011

J'ai pas d'idée de titre

Il est 1h. Insomnie. Pourtant, mes yeux sont fatigués. Mon corps aussi quand même. Mais pas mon cerveau. Cerveau qui pense trop. Cerveau fait jamais dodo. Politique, ménage, amour, amis, école, soleil et vacances. Source infinie de sujets divers et disparates. Comme un sac de noix mélangées avec des raisins secs et des fruits séchés oranges caoutchouteux. Des papiers jonchent mon bureau et me rappellent que j'ai des comptes à payer, des appels à faire, changements d'adresse, faire savoir à des gens au bout du fil d'un téléphone à l'aide de mon code d'humain que je vais déménager. Que j'ai gagné tel salaire dans l'année. Que je leur dois tel montant en assurance. Que j'ai droit à un bout de plastique pour conduire ma voiture en échange d'argent. Paperasse, parlage, paroles vides. Administration sans âme. Numéros et lettres empilées qui obstruent ma cervelle. Qui obstruent ma vue des vraies choses de la vie. J'ai appelé Hydro-Québec aujourd'hui. J'ai parlé à une gentille boîte vocale avec voix masculine suave pendant un bon 15 minutes. Très personnalisé. Mais je vais quand même encore rêver à des gens que je connais, pleins de gens, une foule, une fête, un événement. Je rêve jamais à des chiffres, heureusement. Je vais aller dire un autre bonjour à mon ami le lit. Ou plutôt un bonne nuit. Pour de bon cette fois, j'espère.