samedi 14 juillet 2012

La Facebookisation


J'ai reçu de la visite. Lorsqu'elle quitte, le premier réflexe que j'ai, c'est de me précipiter sur l'ordinateur pour faire une séance de paranoïa sur facebook. Je suis bien ancrée dans ma chaise avec mon cul d'après-temps-des-fêtes. Il est tard, j'ai les mains gelées mais c'est pas grave, tant que je sais ce qui se passe dans la vie de tout le monde. Connection. Visualisation. Enregistrement. Répétition auprès des autres pour tester la mémoire. Analyse de la réaction. Tri des informations.

Facebookisation de la société. On mesure nos relations au nombre de "notifications" reçues dans une journée. On pense comprendre des gens à travers des mots  tapés sur un clavier, apparaissant sur un écran... expliquez moi la logique là-dedans.
Est-ce que c'est moi qui suis pas? Je comprend pas.
Je suis trop vieille déjà? Quand on est ensemble, je peux pas concevoir que tu préfères peser sur des pitons sur un cellulaire plutôt que de me parler en me regardant bien en face. Étrange maladie que la textomanie. 
Cette obsessive compulsive idée là, elle nous ronge par en dedans.
Quand on est six autour d'une table, dans une salle d'employés, à une job, à la pause et que sur ces six personnes, cinq ont un cellulaire à la main et fixent l'écran comme des zombies, comme des papillons autour d'une lumière sur un balcon la nuit, sans arrêt jusqu'à la fin de la pause, moi je badtrippe. La technologie qu'on dit. Le progrès. Yeah right.
C'est pas la peur de regarder le monde en face, c'est la peur de ne pas pouvoir les regarder à travers un écran. C'est le manque de stimulation par des ondes, des lumières artificielles.
J'te parle pas à toi, je répond à ce que t'écris. Y'a une nuance à faire, faut croire que certains ont d'la misère.
C'est facile, les mots se forment sans que t'aille besoin de parler!
C'est plus facile dans ce temps là, de t'haïr pis te bullshitter, que de te le dire en face pis t'en aller sans t'retourner.
Réfléchis à ça, pis texte moi quand tu voudras en jaser.

lundi 9 juillet 2012

On a tous déjà sauté en bungee



Ça fout la chienne de s'intéresser à quelqu'un. C'est comme être en haut d'un pont avec une corde de bungee accrochée aux pieds pis se demander si on saute ou pas, si on va pas "choker" parce que le coeur nous remonte dans la gorge. Ça peut même donner envie de pleurer, parce que le dernier amour te rattrape, les souvenirs te reviennent et te disent «Ça va finir par finir, anyway…»
Ça fait peur quand l'autre est pas conscient de son pouvoir sur toi, de son irrésistible attraction, quand tes yeux savent plus quoi faire pour ne pas regarder vers l'autre. Merde. Même quand y'a pas de papillons, quand y'a pas d'envies démesurées. Justement, je pense que dans ce temps-là ça fait encore plus peur. Parce que ça a l'air plus vrai, ça ressemble moins à un rêve. Tsé quand tu pourrais tendre le bras à deux pieds devant toi mais que la personne a l'air d'être à 3 km. Tsé quand tu commence à trouver que la personne est pas là assez souvent, qu'elle te parle pas assez. Quand la moindre pensée qui se rapproche d'un éventuel plan d'un peut-être possible "move" sérieux te donne la même sensation que le Vampire à La Ronde. Dans ce temps-là, toutes les belles phrases et résolutions répétées à soi même genre «J'ai pas 16 ans, je suis une adulte, je suis capable de parler honnêtement, de dire les choses en face, sans trop de subtilité mais avec classe, y'a rien là faire un move… au pire, tu te fait revirer de bord pis tu ravale ton orgueil.»... dans ce temps là, elle prennent le bord assez vite.  Ça laisse place aux bégaiements, aux «Merde, j'aurais jamais du lui dire ça…CONNE!»
Pis là, plus ça va, plus tu te dis que tu dois vraiment te grouiller les fesses parce qu'il y a une autre fille qui va passer avant toi. Ce genre de gars, ça reste pas longtemps célibataire. D'ailleurs, comment ça se fait qu'il l'est…
Pis là, tout dun coup, tsé…Tu apprend que c'est pas réciproque. Pis là, ça fait plus peur que jamais. Pas mal, ni de la peine. La fucking peur. Parce que tu appréhendes, tu sais que les prochains jours seront difficiles et que tu pourras pas dormir sans arrêt jusqu'à temps que ça passe. Tu te dis : Plus jamais.
Pis là, tsé…Tu recommences à zéro, une autre fois, plus tard, comme si t'avais déjà tout oublié comme un foutu amnésique. 
J'y pense et j'en ris….presque.