dimanche 22 mai 2011

Hugo le fantôme

Chez moi, y'a un fantôme. J'en suis sure. Hier soir, mon chat m'a encore fait le coup du "je fixe quelque chose dans le vide vraiment intensément et sans bouger d'un poil même si y'a rien pentoute." Ok vous allez dire "Un chat ça fixe... un chien, un oiseau, ça fixe pour rien." Non non, j'vous jure. Je suis dans mon lit, je regarde un film, la porte est entrouverte et le chat fixe quelque chose dans le couloir complètement plongé dans la noirceur pendant un bon 10 minutes. Ok, j'ai un peu peur. Ça doit être le même fantôme qui était chez nous à Beloeil. La femme rousse que Seb voyait et qui me pognait les pieds. Ou alors c'est Hugo. Hugo qui habitait chez ma mère et qui m'a suivie à Sherbrooke où il résidait dans la chambre # 2 (alias le placard à balais). Ariane elle aime pas ça quand je dis qu'il y a un fantôme parce qu'elle a dormi chez nous souvent pis elle a peur d'avoir dormi avec le fantôme. En plus, je déménage avec elle dans une semaine. Elle va pas être contente si j'emmène le fantôme avec moi.


vendredi 20 mai 2011

J'ai pas d'idée de titre

Il est 1h. Insomnie. Pourtant, mes yeux sont fatigués. Mon corps aussi quand même. Mais pas mon cerveau. Cerveau qui pense trop. Cerveau fait jamais dodo. Politique, ménage, amour, amis, école, soleil et vacances. Source infinie de sujets divers et disparates. Comme un sac de noix mélangées avec des raisins secs et des fruits séchés oranges caoutchouteux. Des papiers jonchent mon bureau et me rappellent que j'ai des comptes à payer, des appels à faire, changements d'adresse, faire savoir à des gens au bout du fil d'un téléphone à l'aide de mon code d'humain que je vais déménager. Que j'ai gagné tel salaire dans l'année. Que je leur dois tel montant en assurance. Que j'ai droit à un bout de plastique pour conduire ma voiture en échange d'argent. Paperasse, parlage, paroles vides. Administration sans âme. Numéros et lettres empilées qui obstruent ma cervelle. Qui obstruent ma vue des vraies choses de la vie. J'ai appelé Hydro-Québec aujourd'hui. J'ai parlé à une gentille boîte vocale avec voix masculine suave pendant un bon 15 minutes. Très personnalisé. Mais je vais quand même encore rêver à des gens que je connais, pleins de gens, une foule, une fête, un événement. Je rêve jamais à des chiffres, heureusement. Je vais aller dire un autre bonjour à mon ami le lit. Ou plutôt un bonne nuit. Pour de bon cette fois, j'espère.


mardi 17 mai 2011

Betty et Karma

Je voulais appeler mon blog Betty Karma.

Ouais Betty et Karma ça peut avoir l'air bizarre comme nom de blog. Parce que y'a deux noms pis je suis toute seule. Mais bon. C'est un nom qu'Alice et moi on avait trouvé. On devait avoir 15 ans. Une fois, c'était la semaine de relâche pis on avait acheté un petit appareil photo jetable 24 poses. Pis on prenait n'importe quoi en photo. Genre des beaux gars. Un qui tournait autour de nous en auto dans le stationnement du centre d'achat. Pis un autre qui travaillait dans un dépanneur. Pis on prenait même des photos d'escabots pour émouvoir Daniel. C'était le bon vieux temps ou on avait rien d'autre à faire que…rien. On faisait rien mais plein de choses à la fois. Pis on écoutait "Exit music " et "Street spirit" pendant des heures sur mon lit dans ma mini chambre. Pis on riait. Et il nous avait pris l'idée d'inventer un nom de duo pour créer une page web sur Dromadaire et sur laquelle on insultait les gens. Avec une adresse Caramail. Ouais, c'était le bon vieux temps.

lundi 16 mai 2011

Un peu de philosophie

Imaginez vous que vous vous réveillez un matin et que vous ne possédez plus rien. Votre maison a brûlé, tiens. Vous ne possédez plus rien d'autre de matériel que le pyjama que vous portez, par exemple. Comment réagissez-vous? «J'ai tout perdu. Je suis à la rue.» Je réagirais surement comme ça moi aussi. Nous serions démunis de toute possession, nous aurions une immense impression de vide. Je ne connais personne proche de moi qui a vécu ça mais j'imagine qu'on se sent comme ça. Mais essayons de voir la chose d'un autre point de vue. Et si on se disait «J'ai perdu toutes ces choses, ces objets faits de matière, d'atomes qui encombraient ma vie.» Pas évident. Vous vous retrouvez avec rien. Le vide, le néant, rien d'autre que vous-même, vos pensées, votre âme, votre corps physique et, lui aussi, matériel. N'est-ce pas une renaissance? Aucune attache. Aucun lien avec autre chose que la terre, le sol, la base de la vie. Vous repartez de zéro. Vous êtes libre. Ça parait plutôt inconcevable de se rejouir d'un tel état des choses? Voilà la preuve que vous êtes attachés à tout ce que vous possédez et qui rend votre vie plus facile, plus agréable, plus fonctionnelle. Cet internet et cette télé qui vous cultivent, qui vous informent. Ces naperons qui font que vous "mangez mieux". Ces draps qui couvrent votre lit, qui vous protègent du froid. Ces cadres sur les murs qui font que c'est plus joli. Cette voiture qui vous emmène de A à B. Ou de A à Z. Retrouvé face à vous même, vous n'auriez pas le choix de vous confronter et de faire face à l'absurdité de la vie. S'entourer de biens pour se sentir moins vide. Un discours mille fois chanté, sujet mille fois abordé. N'en reste pas moins que vous pourriez profiter de cette occasion pour faire "reset". Pour devenir un nouveau vous. Pas évident de devenir un nouveau soi quand on est enchaînés à des objets contraignants, embarassants, poussiéreux. Pensez-y. Et sur ce, je vais me coucher, dans mon lit si douillet qui me permettra peut-être de devenir une nouvelle moi-même, dans mes rêves. Et j'espère ne pas me faire réveiller par le détecteur de fumée…

dimanche 15 mai 2011

Cette fois, c'est pour de bon.

Ça fait longtemps que je me dis que je devrais écrire un blog. Mettre à profit cet espèce de supposé talent que j'ai. À peu près le seul de mes talents qui soit clair, net et précis. Le reste du temps je suis toujours juste un peu bonne. Jamais genre "t'es écoeurante" ou "C'est débile". Non. Toujours juste ok. Mais je me disais tout le temps «T'habites pas sur le plateau Mont-Royal, t'es pas une vraie de vraie cool qui écrit un blog sur sa vie urbaine et branchée.» Fuck it. Moi j'écris un blog pis si ça fait pas votre affaire, allez voir ailleurs si j'y suis pas. J'y serai pas parce que je suis ici.

J'ai déjà voulu faire un photoblog, un blog mode, un blog pour raconter ma vraie vie plate et ennuyante, un blog pour mes créations. Jamais marché. Je pense que j'ai peur. Ou je suis pas assez exhibitionniste. C'est dommage, je suis pas fuckée trop trop dans la tête, je vois pas de psy, j'ai pas des relations de couple compliquées pis fucked-up. Mais je peux toujours en inventer, au pire. Pis j'aurai juste cinq lecteurs, au pire. Pis je serai contente quand même. Je me demandais comment ceux qui écrivent des blogs font pour avoir toujours quelque chose d'intéressant à raconter. Ils ont tous des vies tellement palpitantes on dirait. Ou alors ils rendent la réalité palpitante. Ou alors ils parlent de la réalité des autres qui est plus intéressante que la leur. Ça l'air que c'est ça être écrivain.